La volonté est l'enfant du désir
Il est plus facile d’encourager les personnes à faire le bien en faisant appel à leurs désirs plutôt qu’aux grands principes.
Considérons maintenant, non plus la personne dont la volonté de bien faire est éprouvée, mais celle dont la volonté vertueuse est encore faible, capable de succomber à la tentation, et sur laquelle on ne peut pleinement compter. Par quels moyens peut-on la fortifier ? Comment peut-on implanter ou éveiller la volonté d’être vertueux là où la force de cette volonté est insuffisante ? Uniquement en faisant en sorte que la personne désire la vertu – en lui faisant apparaître la vertu sous un aspect agréable ou son absence sous un aspect pénible.
C’est en associant la bonne conduite avec le plaisir, la mauvaise avec la peine, c’est en lui faisant découvrir, en gravant dans son esprit, en lui rendant sensible par l’expérience, le plaisir qui est la suite naturelle de la première, ou la peine qui suit la seconde, qu’il est possible de mettre en valeur cette volonté d’être vertueux qui, une fois affermie, s’exerce indépendamment de toute idée de plaisir ou de peine.
La volonté est l’enfant du désir et elle n’échappe à l’autorité paternelle que pour tomber sous celle de l’habitude. Sans doute, on ne peut pas considérer d’avance comme intrinsèquement bon ce qui naît de l’habitude. Mais si l’influence des associations agréables ou pénibles qui incitent à la vertu n’est pas soutenue par l’habitude, nous ne pouvons pas compter assez sur cette influence pour donner à l’action une constance infaillible.
L'essentiel
Et si on arrêtait de faire la morale aux gens ?
Peut-être qu’au lieu de rappeller à chacun ses droits et ses devoirs, en espérant qu’il les respecte, on peut avoir une approche plus… pragmatique.
Car si être respectueux et vertueux demande de faire des efforts pénibles, qui aura envie de bien se comporter ?
Plutôt que de se battre contre la nature humaine, il serait peut-être plus efficace de s’en faire une alliée. Les gens font d’eux-mêmes ce qui leur semble utile et agréable : pourquoi ne pas alors associer la vertu à l’agréable ?
Sitôt que, par intérêt, chacun aura pris l’habitude de faire le bien, il n’y aura plus besoin de faire des leçons de morale.
Des ressources pour aller plus loin
Maximiser le bonheur
« Par «bonheur» on entend le plaisir et l’absence de douleur; par «malheur», la douleur et l’absence de plaisir. »