Freud / Texte niveau 2
L'insconcient
Notre vie psychique est bien plus riche et profonde que nos simples états de conscience.
La psychanalyse entreprend d’élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et des constructions scientifiques, et, finalement, peut dire au moi :
«[…]Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c’est suffisamment important, parce que ta conscience te l’apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d’une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s’y trouve pas.
Tu vas même jusqu’à tenir « psychique » pour identique à « conscient », c’est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu’il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu’il ne peut s’en révéler à ta conscience.
Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends d’abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.»
C’est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu’elle nous apporte : savoir que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n’est pas maître dans sa propre maison.
L'essentiel
Freud a rencontré beaucoup de résistance lorsqu’il a tenté de populariser l’idée d’inconscient.
Car ce concept, pris au sérieux, était pour l’époque vertigineux, voire scandaleux :
– D’une part, il fallait accepter que, chacun a, en son esprit, un monde de pensées secrètes dont il n’a même pas conscience ;
– D’autre part, il fallait reconnaître que, c’est cet inconscient qui joue un rôle clé dans nos comportements.
En d’autres termes, Freud défendait l’idée que notre fameuse « liberté de pensée », dernier refuge face aux aléas du monde, n’est que l’expressin de pulsions profondes que nous ne contrôlons pas.
Des ressources pour aller plus loin
Le moi, le ça et le surmoi
« Le moi ainsi pressé par le ça, opprimé par le surmoi, repoussé par la réalité, lutte pour accomplir sa tâche économique, rétablir l’harmonie entre les diverses forces et influences qui agissent en et sur lui. »
– Freud, Nouvelles conférences de psychanalyse
Documentaire
Freud, l’invention de la psychanalyse
Arte
Podcast
Qui a découvert l’inconscient ?
France Culture, 58min
Article
Ça, moi et surmoi
Institut français de Psychanalyse
Texte Intégral
Une difficulté de la psychanalyse